ZAD'IG

 Community Holiday Festival (Bill Komoski, 1987)


1, 2, 3 solaires ! 
Tels ont été les trois premiers jours de ce mois de novembre avec Interglitches la folie des grands runs. 

Interglitches - IG en abrégé -, c'est un évènement caritatif de marathon de speedrun au profit de l'Institut du Cerveau (30 801 € de dons récoltés pour cette quatrième édition), qui prend la forme annuelle d'une kermesse carnavalesque, singulière et pluriverselle.

Au niveau de l'organisation, l'image qui me vient en tête est celle d'une ruche où une multitude d'abeilles ouvrières s'affairent tout à leurs tâches - du vestiaire aux travées, des coulisses à la scène -, s'entraidant et se relayant jour et nuit dans un joyeux bourdonnement de kazoo. 

En termes d'attractions, pour filer la métaphore apiaire, c'est comme un champ aux mille fleurs, aux mille senteurs, aux mille couleurs, où une foultitude d'abeilles spect-actrices butinent ici le pollen des ateliers, là le nectar des runs, avec délice et délire. Des sourires et des fous rires, des cris et des larmes de joie : de l'happy culture !

Une œuvre créative, collective et inclusive, faisant la part belle à l'originalité et à l'altérité, où chaque personne apporte son habileté et sa gaieté, sa timidité et sa fragilité aussi. 

Un endroit où on vit des moments de prouesse et de liesse, où on se sent bien et en lien. Durant un interlude sur la politique et le speedrun, j'ose l'acronyme ZAD pour Zone Artistique Désintéressée.

Zone car c'est un pico-parc d'expérimentations bigarrées et de rencontres chamarrées : safe place, cosy aussi, tricotée avec une pelote de laine chenille.
Artistique car ces gens bons ont un talent de maboule dans la réalisation comme dans la spectacularisation (la cause plaît !).
Désintéressée car la course au pognon n'est pas l'essentiel et la culture du melon n'est pas de mise ; le tout sans intérêt, ce qui en fait tout l'intérêt.

Ainsi la ZAD IG désinvolte erre, whattt else?

Les sanglots longs du trombone de l'automne,
Bercent nos cœurs d'une langueur monotone.
Quand suffocants et blêmes, pris de terreur,
Souvenons-nous de ces trois jours de bonheur.
On a vibré, comme jamais, comme des notes,
Deçà, delà, une belle bande de p'tits potes.

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